Spinoza par les bêtes

  • Titre : Spinoza par les bêtes
  • Texte : Ariel Suhamy
  • Dessin : Alia Daval
  • Éditeur : Ollendorff & Desseins
  • Collection : Le sens figuré
  • Date de parution : 2008
  • ISBN : 978-2-918-00200-0
  • Pages : 150 pages (160x210 mm)

Présentation par lʼéditeur

Araignée. Le Chien céleste. Le Ver dans le sang. LʼAnge et le Rat. Le Cheval ailé. La Mouche infinie. Serpents venimeux et Chien enragé. Chat-lion. Bétail humain et table herbivore. Les Sirènes. Le Bouc…

Spinoza (1632-1677) aimait les exemples animaliers. Animaux ou créatures imaginaires, voire impossibles… Chimères et spectres. Il les utilisait constamment comme exemples pour préciser sa pensée réputée abstraite et difficile — géométrique, même.

À travers ce véritable zoo des merveilles — des bêtes donc, mais pas seulement —, Ariel Suhamy et Alia Daval nous introduisent avec humour et érudition les grands thèmes de la pensée de Spinoza.

En fait de bêtes, cʼest bien sûr de lʼhomme quʼils esquissent un portrait, dans sa relation à un dieu qui se confond avec lʼunivers, dans sa relation au droit, à la morale et à la politique, aux autres. Un portrait où la liberté et la nécessité ne font pas que sʼopposer. De la lecture de ces trente subtiles variations, chacun pourra juger quʼil en ressort moins bête, voire aussi plus homme.

Neuf questions à Ariel Suhamy (et neuf réponses fleuves)

Ariel Suhamy — Normalien, agrégé et docteur en philosophie, Ariel Suhamy a rédigé sa thèse sur La Communication du bien chez Spinoza.
Formation ? Jʼai traînassé dans les écoles de la République, jusquʼà lʼÉcole normale supérieure, mais ce sont des lieux qui nʼavaient, à lʼépoque en tous cas, dʼécole que le nom. La seule formation que jʼai reçue fut musicale…
Publications ? Quelques essais spinozistes, dans des revues ou livres spécialisés ; dʼautres travaux sur dʼautres sujets — essais et traductions — sont restés sans éditeurs, car non spécialisés.

1. Comment tʼest venue cette idée dʼun Spinoza par les bêtes ?

[AS] Sans doute au départ, en raison dʼune certaine mélancolie — qui fait dʼailleurs lʼobjet dʼun chapitre : dʼun découragement général devant lʼhumain, et dʼune défiance, dʼune impuissance à lʼégard de la parole, toujours exposée à lʼinterprétation vicieuse, même des meilleurs. Il y a un moment où il faut reprendre les choses par le plus élémentaire : lʼanimal est là pour ça, si je puis dire. En phase dʼaphasie, je mʼen suis fait une méthode. Jʼavais envie de présenter le spinozisme sans énoncer la moindre thèse, sans rien dire.

Il est notoire que la philosophie de Spinoza est dʼun abord difficile. Alors on se tourne vers les commentaires, que lʼon trouve encore plus austères — éliminant tout pittoresque, toute porte dʼentrée. Le système (si cʼen est un) prend lʼaspect dʼun bloc impénétrable, quelque chose de plus minéral quʼanimal ou vivant (voir le dessin quʼAlia a fait de la « spinozite », un minerai pas commode). On étouffe. Dʼoù lʼidée, ou plutôt la nécessité, pour moi, de mʼy introduire par la bande, par le détail qui résiste et intrigue. » suite…

Neuf questions à Alia Daval (et neuf réponses ruisseaux)

Alia Daval — Née le 21 mars 1965, jʼai fini par faire des études dʼart à lʼEMAP et lʼENSA de Nice après avoir longtemps dessiné les images que mʼévoquaient les cours reçus à lʼécole ! Cʼétait ma façon dʼassimiler les choses, mais ce nʼétait pas « normal »… De mes différentes activités picturales, plus ou moins intéressantes, je retiens surtout mon passage au Laboratoire de Préhistoire du Lazaret en tant que dessinatrice scientifique. À lʼâge de sept ans, jʼai été impressionnée par la bande-son de Planète interdite, ce qui mʼa amenée à mʼintéresser aux sons électroniques. Depuis 2002, je fais partie de servovalve, projet oscillant entre abstractions sonores et recherche visuelle…
(Si la rencontre dʼAlia Daval avec Spinoza est ancienne, sa confrontation au philosophe par le dessin est une première.)

1. Parle-nous de ton background de dessinatrice/artiste visuelle.

[AD] Je dessine depuis que mes fonctions psycho-motrices me permettent de tenir un crayon. Je dessine avec des crayons, je dessine avec des pinceaux, je dessine avec le stylet de ma tablette graphique… Mes interventions dessinées « officielles » sont rares, je nʼen vis pas !

2. Illustrer de la philo, est-ce difficile ?

[AD] Il mʼest plus difficile dʼécrire mes réponses à cette interview que de commenter de la philo avec des dessins…» suite…

Spinoza par les bêtes en d'autres langues

Spinoza par les bêtes entame une carrière internationale. Le titre est disponible en turc, en japonais, en espagnol et en coréen.

Spinoza sur le Web

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Prix public TTC 24 euros.
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« … jʼai entendu parler dʼun certain poète espagnol, atteint dʼune maladie, et qui, bien que guéri, demeura dans un tel oubli de sa vie passée, quʼil ne croyait pas siennes les fables et tragédies quʼil avait écrites… »
Éthique, IV, 39, Scolie

« Le droit naturel de chaque homme nʼest pas déterminé par la saine raison, mais par le désir et la puissance. » Traité théologico-politique, XVI, 3

« La plume que voici ne manque pas de précision. À chacun dʼy voir, ou non, selon lʼétat de son imagination, une plume de cheval… un signe. »

« Hommes et animaux nous sont utiles, mais avec les hommes cette utilité peut aller jusquʼà lʼunion ; avec les animaux, la convenance existe en partie […] mais en partie seulement. Aussi pouvons-nous en faire lʼusage que nous voulons. »

Rira bien qui rira le dernier.

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